mardi 26 mai 2015

En attendant Jardins, Jardin

©1000Lieux-PauleHautefort2015

Trop heureuse de vous narrer ma super soirée de la semaine dernière... Au programme : de la jungle urbaine dans le temple arty parisien, le Palais de Tokyo ... Déjà sur le papier ça le fait bien, mais en vrai, c'était bien au delà de toutes mes espérances!

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Dépendante de mon cher et tendre, me voilà partie en retard... c'est donc seule que je pénètre dans le Palais de Tokyo vidé de ses visiteurs et que je gravis le grand escalier à la recherche de mon groupe en suivant les indications succinctes du gardien... 
Et enfin j'arrive là.... ravissement! 

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Je découvre une terrasse-jardin lovée au coeur des bâtiments où trône cette structure-échafaudage (qui accueillait il y a quelques années la table d'hôtes éphémère Nomiya) envahie par des Saules (enfin je m'avance peut-être...)... et entourée de buissons d'aromatiques et de plantes fleuries (là je ne m'avance pas)...

©1000Lieux-PauleHautefort2015
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C'est ici que m'attendait (n'oublions pas que j'étais à la bourre...) un cours de jardinage d'un mini-potager bio dispensé par Pierre-Alexandre Risser ( le paysagiste de la terrasse)... Et c'était top!

D'abord parce que le travail de Pierre-Alexandre Risser est esthétiquement remarquable (bah oui je suis une fille, je juge d'abord les apparences...), ensuite parce qu'il crée des jardins respectueux de l'environnement et ses engagements le poussent à réfléchir et à expérimenter des techniques de plus en plus éco-responsables... et enfin parce qu'il est trop sympathique!

Et cela me conforte dans mes choix professionnels, franchement, à l'instar des routiers, les "jardiniers" sont sympas! 
Vivement l'année prochaine (parce qu'en ce moment, j'en connais certains qui feraient bien de mettre les mains dans la terre, ça les détendrait)! 

Bref, commence ici, le roman-photo de la "vie de mon mini-potager"... j'étais à deux doigts de rajouter des bulles mais je n'ai pas osé...

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Nous avons donc planté des fruits & légumes (chou pointu, laitues, fraises) associés à des plantes aromatiques (thym, persil, ciboulette...) et à des fleurs comestibles (capucine, tulbaghia panaché, soucis) dans un petit panier en cagette qui durera une saison.... 

Tiens, saviez-vous que dans la capucine la feuille se mangeait aussi?

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Quelques conseils et anecdotes plus loin... certaines étant totalement anxiogènes pour moi.... 
--Savez-vous, par exemple, quel est le pourcentage de vers de terre dans la biomasse animale (humains compris)? bah... vaut mieux pas le savoir*! --
Donc quelques conseils plus loin, voilà le travail!

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Nous avons pu repartir avec nos mini-potager en bandoulières (elles ne sont pas mignonnes mes copines... ) profitant d'avoir le Palais de Tokyo rien que pour nous pour y jeter quelques regards curieux... (l'occasion de voir enfin une des "conversations" de Constance Guisset présentés au DDay's de l'an passé... je ne suis pas vraiment à la page question Palais de Tokyo moi!)

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De retour à la maison... les petits potagers... 

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...ont pris place sur le rebord de la fenêtre de la cuisine afin d'être picorés tout l'été!

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En attendant, je vous donne rendez-vous au plus tard pour Jardins, Jardin qui aura lieu dans le jardin des Tuileries du 4 au 7 juin, vous pourrez y découvrir, entre autres mises en scène, le jardin noir de Pierre-Alexandre Risser, mais aussi vous essayer au jardinage lors d'ateliers organisés pendant la manifestation et vous pourrez même pour y faire un peu de shopping... bref l'événement outdoor à ne pas rater!

*80% oui... 80%...

jeudi 21 mai 2015

Urban Jungle Bloggers : Show your gang

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Je vous présente aujourd'hui mon Gang de Plantes... le thème du défi Urban Jungle Bloggers du mois de mai : toutes mes plantes d'appartement réunies dans un seul lieu.
Merci à Igor et Judith pour cette ce nouveau challenge! 

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Today I present you my Gang Plants, theme of the Urban Jungle Bloggers of the month of may: all my plants met in one place.
Thanks to Igor and Judith for this new challenge!

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mercredi 13 mai 2015

Les âmes oubliées...


Aujourd'hui, je vous propose de me suivre dans une balade au Père Lachaise en compagnie de Jefferson et Julie-Pomme du collectif les Herbes de Paris (que vous avez déjà pu rencontrer sur 1000 lieux) et de Cécile d'Oz Garden, réunis tous trois dans une démarche commune: rendre hommage aux âmes oubliés...
Une fois n'est pas coutume, je laisse carte blanche à Cecile et je m'incline devant sa plume... 

« J’irais fleurir vos tombes ...»

Ou comment sont venus, 

Les Hommages aux âmes oubliées et aux souvenirs perdus,

Un opus romantique d’artisans de la fleur, une guérilla gardening, une profanation de l’oubli, 

à coup de baguette magique végétale, résument parfaitement l’intention première de cet

assaut. 



Un commencement ; 

Une sensibilité commune, des émotions partagées autour d’une balade dominicale 

parisienne... nous unissent.

Une soif de nature, ce besoin viscéral d’oxygène, de l’éblouissement d’un rayon de soleil ou 

du picotement d’une pluie brumeuse, ressentir ces courants d’air, se sentir vivre ou 

simplement témoigner des saisons qui passent comme défile la vie.

L’amour des vieilles pierres sous toutes ses formes, l’intérêt pour l’histoire d’une ville, des 

hommes qui l’ont faite, la nostalgique d’un Age d’or d’excellence urbaniste, de l’esthétisme 

voluptueux inspiré par la nature, contrarié par la rigueur de l’organisation des constructions 

funèbres qui semblent inébranlables. 

Tout ceci nous entraine au jardin, celui de toujours, comme une friche cachée : 

« Le Père Lachaise » nous accueille à notre tour dans son enclos, après les folies de campagne

d’un temps royal, entretenu par des ecclésiastes inspirés et encore champ de bataille 

d’innocents. 

Il est devenu celui des souvenirs, du silence et des recueillements ...

Entre ceux qui pleurent leurs disparus et les touristes à la recherche des sépultures célèbres,

nous fuyons la foule, pour poser nos regards sur ceux devant qui on ne s’arrête plus.

Et là, s’entremêlent nos pas, nos voix, et les débordements des fantasmes de notre 

imaginaire.



Nous sommes nés sensibles aux émotions quelles que soient leurs origines et leurs tonalités,

l’apprentissage de la vie nous a certainement écorchés, et nous a fait gourmands de cette 

nourriture du passé ;

Il est pourtant essentiel d’ingérer nos influences pour évaluer le respect de notre démarche. 

« Cette famille qui vit en moi, que j’engloutis ou je recrache, comme la fierté ou la honte de 

mes aïeux. Je te ferais hommage puisque tu m’as fait ... 

J’irais fleurir vos tombes ... »



D’une boutique pleine, d’épanouissements ultimes de fleurs sans acquéreur, après avoir 

donné toutes leur fraicheur à la sublimation de notre jardin d’intérieur, « du vieux Paris » 

pour les beaux yeux des passants ; 

Nous respectons ces fruits de la Nature autant que ceux à qui elle a donné un cœur... et 

refusons de les abandonner dans ces bennes de trottoirs comme des détritus.

Dans cette même volonté de ne pas « mourir pour rien »... nous leurs offrirons un dernier 

souffle au-delà de l’ultime goutte d’eau qui les anime, 

Fleurs et feuilles, mélangées, assemblées ou solitaires, par nos mains composées, iront 

s’évanouir, se dessécher, et devenir poussière pour retourner à la terre qui les a fait naitre. 

Elles s’entassent dans nos paniers et nous accompagneront pour trouver leur dernière 

demeure ici-bas. 

Armés de nos outils de guerre, couteaux, serpettes et sécateurs, nous arrangerons leurs 

exaltations comme une dernière louange.



A cet instant commence notre promenade ;

Dans une continuelle bataille entre l’homme et son environnement, 

cette « Mère Nature » arrache sa place pour survivre ; et de sa toute-puissance éternelle, 

nourrie des poussières de vie, elle puise sa force et à son tour vient éprouver et détruire à

coups de racines, mousses, ronces et champignons, entre les vents, les pluies , les gels et les 

chaleurs cassantes, elle reprend ses droits,

sur les architectures organisées par l’histoire et ces constructions humaines qui célèbrent la 

vie passée ; témoignages de l’amour inconditionnel, du respect exacerbé par l’absence, de la 

peur de l’oubli et de l’extinction d’une lignée 

Et comme une dernière trace, d’un temps, de valeurs et de sentiments gravés dans la pierre, 

à perpétuité qui, tant qu’elles sont debout, cristallisent à jamais les ultimes offrandes de ceux 

qui restent pour ceux qui partent. 



Notre balade nous sème parmi les méandres de ces chemins et entrecroisements de 

tombeaux et sépultures; dépouillements et humilité de certaines contre grandeur décadente

d’autres... elle nous fait crapahuter entre les morts.

Mélange d’angoisse curieuse de ces caveaux et ces chapelles abandonnées, comme des 

catacombes à ciel ouvert qui laissent s’échapper d’étranges sensations d’errance d’esprits... 

Et d’excitation esthétique à la vue de ces richesses décoratives, objets trouvés parmi les 

jardinières, Médicis, céramique florale, alcôves et ferronneries ... tout nous inspire. 

Nous ne sommes jamais loin, l’un de l’autre, comme pour éviter de glisser, emportés de 

l’autre côté, et pour aussi partager, là où nos yeux se sont posés. 



Les dates, les messages gravés dans la pierre, nous entrainent dans les chimères de 

l’existence des autres ... nous supposons une vie, croisant le recul sur l’histoire, 

Les enfants d’un autre siècle, une fratrie décimée, une guerre, une maladie... 

Nous revivons la souffrance, de ceux qui auraient voulu se souvenir pour toujours, les larmes 

qui ont coulé sur ces pierres que nous touchons, la folie engendrée par l’injustice de 

l’absence...

Et puisque la mort emporte la vie et marque notre essence vitale comme une blessure ouverte 

... et qu’un jour elle enlève à son tour, le cœur des endeuillés, plongeant ces défunts tant 

aimés, leurs mémoires et réminiscence ... dans un oubli éternel.

De notre déformation professionnelle, interprète de l’émotion au medium végétal, éphémère, 

pour une dernière fois, nous prononçons leur nom, avant de les libérer au silence, de

l’immensité de l’infini. Accompagnateur du vivant, comme une ultime promesse faite à des 

condamnés, avant que leurs yeux se ferment et que leurs chaleurs s’évanouissent, 

« J’irais fleurir vos tombes... » 



Alors voilà, l’essence, la substance et les valeurs,

Des Hommages aux âmes oubliées et aux souvenirs perdus, 

La passion d’un métier, conteur d’hommages, traducteur de sentiments, joueur de couleur

La nostalgie d’un temps où la tradition menait naturellement à l’offrande pour entretenir les 

mémoires, comme un éternel rappel de nos origines 

Le souvenir d’un temps où la nature était plus que jamais source d’inspiration, au travers 

notre art de vivre et des objets qui le composaient ; ou l’homme était en symbiose avec son 

environnement.

Respectueux de la délicatesse de la vie, conscient de son cycle.

L’espoir, peut être utopique que la création n’est autre, et en toute humilité, qu’un éternel

recommencement, qu’elle est insufflée par la reconnaissance de notre histoire, déjà notre 

combat.



L’amour de notre matière, des lignes, des formes, de ces valeurs symbolique, fleurs et autres 

dérives végétales, vulnérable et fragile comme un souvenir, 

Nous entraine à créer à l’infini des jeux végétaux et nous pousse à voir partout comme la 

nature s’arrange quand elle rencontre des supports...

De tous cas la démarche créative « des hommages » si on pouvait la qualifiée d’Art funéraire, 

est avant tout issue d’une jolie rencontre, d’amoureux de la nature et de ses émotions, mais 

surtout de son partage.

Et comme dans toute démarche artistique, il y a certainement d’abord une idée mais ensuite 

l’intimité des liens, entre l’esprit et les mains pour la réaliser.